Et bien voilà, on dirait bien que ça fait un an que j’ai adopté cette vie de nomade. De pseudo-nomade. De mi-nomade. On va pas se mentir je suis loin d’élever des chèvres au fin fond de l’Iceland. Mais quand même, c’est pour moi le moment de faire un peu le point.
On dit parfois que c’est après le premier hivers qu’on peut donner son avis sur une nouvelle vie dans une nouvelle région. On dit ça des maudits français débarquant vivre au Quebec, des parigots venant vivre dans la Creuse de la traite des chèvres, ou les abonnés d’Amazon Prime tenant l’expérience Disney+.
B’in moi, j’attaque mon deuxième hiver. Alors je suis principalement en Belgique, et l’hiver en Belgique, ça vaut l’été en Belgique. Donc, est-ce que ça compte vraiment ? On s’en fout, c’est pas la question.
Jsuis pas un rapide comme garçon. Je mets toujours beaucoup de temps à comprendre les choses. Jsuis même du genre crédule, candide. J’accorde toujours le bénéfice du doute aux gens que je croise ou aux situations que je traverse. Alors qu’en réalité, on est bien d’accord, qu’on est entouré de sombres connards hypocrites et égocentriques.
Bref… arrêtez-moi quand je m’égare, sinon, on avancera jamais.
C’est quand même pas les vacances
Ca fait donc un an que vis dans le Serenity. Merci les services du contrôle technique routier de me le rappeler. Douze mois que je jongle entre le réservoir de diesel, de LPG, d’eau propre, d’eau noire, d’eau grise. Faut gérer l’électricité aussi (surtout). Mon PC gamer consomme trop et mon onduleur ne tient pas la charge. Tout ça pour dire que la vie en camping-car, c’est bien plus compliqué. On doit faire attention à tout, même en faisant la vaisselle. Et je commence à réaliser à quel point on est des enfants gâtés: on tourne le robinet et y a de l’eau qui coule. On enfonce l’interrupteur et la lumière s’allume. P’is y a un thermostat qui fait qu’on a pas souvent froid. Sans rire, c’est un luxe incroyable ! C’est la première chose que j’ai réalisé dans cette nouvelle ville: le fait que tout ce confort n’est pas naturel ou a un prix. Un prix pour notre compte bancaire et un prix pour la planète.
Quand je dois bosser beaucoup, je vais parfois me mettre sur une aire de camping-car où je paye pour avoir de l’électricité pendant 12h. C’est dingue l’effet que ça donne. Woaa ! 12h où je peux utiliser mon matos sans me préoccuper du reste. C’est un luxe incroyable. Luxe qu’on a oublié.
Ma nouvelle vie sur la route est donc beaucoup plus compliquée. Je continue à gérer mon taff (et Fractal… si si), tout en manageant le fonctionnement de mes systèmes. C’est cool. Ca fait partie de l’aventure. Mais ça change pas mal de chose.
C’est donc tout sauf plus calme et plus serein. Sans parler de mon stress perpétuel pour l’argent, vu ma situation de travailleur indépendant. J’ai appelé mon camion “Serenity” pour la Balade du Serenity, la super série et aussi pour le but de tout ça: la quête de la sérénité. B’in en fait, je pense que cette quête est perdue. Ce n’est pas ici que je trouverais ma sérénité. Mais je pense avoir trouvé autre chose. Quelque-chose qui me plait encore plus: l’aventure !
