Donc, voilà: du haut de mes 46 ans, me voilà à prendre la route et partir pour vivre toute l’année en camping-car. Je vais laisser derrière-moi ma maison, ma femme et mes enfants derrière moi pour commencer cette nouvelle vie. Bon. Ce poste n’a rien à voir avec Fractal… Quoi que… Mais j’avais quand même envie de poser ces quelques mots ici.
On va pas se raconter de bobard: si j’en suis là, c’est bien grâce (à cause) d’une succession d’évènements dont je n’ai pas maitrisé tous les tenants et les aboutissants. Ou alors de manière inconsciente… Mais dans ce cas ça irait vachement loin dans l’analyse. Donc, on va dire que non.
En regardant un peu ce qui se trouve sur le Net comme témoignage de gens adoptant ce mode de vie, je me rends compte que je suis loin d’être un pionnier. Il y a en effet un tas de personnes, et même de familles, qui vivent comme ça sur la route. Il y a tous les profils. Ca va du punk à chien complétement désocialisé au digital nomade hyperconnecté en passant par les vanlifeurs gerbant leur superbes photos sexy sur instagram. Je ne sais pas trop où je vais me situer là dedans. Un peu partout sans doute.
Je regrette pas ce que j’ai vécu ici, comme sédentaire. Je crois pas… J’ai tenté de vivre normalement. J’ai vécu la paternité, la création de société, l’achat de maison. C’était cool. Mais y avait toujours un truc qui clopait pas. L’impression de ne pas pouvoir trouver sa place. Le sale gout dans la bouche d’avoir l’impression de faire toujours semblant.
Financièrement, j’ai toujours galéré comme un gros sac. Comme beaucoup de monde, j’imagine. Et c’est un peu comme ça que je m’expliquai mon malêtre. Le stress permanent de pas pouvoir payer mes charges sociales, la culpabilité de pas offrir à mes enfants les même vacances que leurs camarades de classe. En me disant, ça ira mieux après. Et puis… aussi curieusement que cela puisse paraitre, les affaires ont mieux marché. Mes enfants ont eu leur smartphone top moumoute. Je me suis payé un fauteuil gamer à 400 €, un HOTAS pour jouer à Elite Dangerous, un porte clé ampli Marshall et même l’almanach 1950-2000 copie conforme de Retour vers le Futur. La base quoi…. je croyais… cela n’a pas comblé le manque que je ressentais. Cela n’a pas supprimé mon spleen omniprésent. C’était donc pas ça.
Alors, je vais partir.
Prendre la route. Vivre l’aventure tellement rêvée. Tellement fantasmée peut-être.
Bon, après, vu que je suis une lopette, je pars pas en mode Into The Wild. Je conserve ma société que je vais essayer de faire survivre sur ma connexion 4G. Idem pour Fractal d’ailleurs. Je compte bien continuer, voir même retenter un Nième redémarrage. Je me suis trouvé un vieux camping-car à 10.000 € que j’essaye de doucement aménager. J’ai négocier avec mon ex’ la location de ma boite aux lettres pour que ma société puisse conserver son siège social. P’is je compte bouger progressivement. Faut dire qu’avec ce pseudo confinement, l’Espagne va devoir attendre. P’is partir au cœur de l’hivers, c’est un peu con quand même. Mais c’est comme ça.
Je sais pas trop ce que ça va donner. Je sais pas trop combien de temps je vais tenir. Je sais même pas si ça va me plaire. Je suis un peu flippé. Un peu culpabilisé de laisser un peu mes enfants chez leur maman, même si je vais les emmener en balade le plus possible. Mais en même temps, j’ai très envie de tenter. D’essayer. De vivre mon rêve, plutôt que de rêver ma vie. La vie est courte. La vie est courte…
J’en parlerai un peu ici, mais pas trop. Ce blog reste le blog de Fractal. Mais si ça vous branche, je vais essayer de tenir un blog sur un autre site:
Bonne route, espèce d’instagrammeur traveller vanstyle !
Merci m’sieur !
Plus qu’à aller m’acheter un bikini et bosser un peu mes abdos 😉